Commençons, si tu le veux bien, par mon hymne pas-trop-mystique, mon hymne n'ass-ional car aujourd'hui je te parle des vacances.
Le rendez-vous était fixé à potron-minet. 6h30 pour ne rien te cacher. Et 6h30 à l'autre bout de la ville. Joie dans mon coeur. En bonne organisée, la veille je m'en vais voir les horaires à l'arrêt de bus dont la ligne mène directement à destination. Alors un dimanche au mois d'août, je te le dis tout net, ne songe même pas à prendre un bus de bon matin, c'est bien simple : y en a pas. Qu'à cela ne tienne, va pour le métro. Pas direct le métro quand même hein. Un changement. Bon. En plus j'ai le sac à roulettes. Même pas peur.
Arrivée au point de rassemblement on m'annonce par téléphone qu'on aura un peu de retard. Et c'est maintenant que vous le dites ? Heureusement que j'ai eu la riche idée de différer jusqu'ici la lecture du dernier Vargas, ça occupe. Page 53 la voiture arrive. Pas trop tôt. Et alors une angoisse nous étreint tous : où caser le magnifique sac à roulettes que même pas peur dans le métro mais dans la caisse oui un peu ?
Ben oui parce qu'entre la poussette de Bienvenue, le lit de Bienvenue, les couches de Bienvenue, le siège-auto de Bienvenue, les bouteilles d'eau de Bienvenue...j'te jure, ça mesure 60 cm et ça prend toute la place (pas le sac à roulettes non). Hop hop hop, faut que ça rentre, alors ça rentre. Y avait pas de trucs fragiles là-dessous ? non je parle au passé parce que c'est trop tard maintenant hein...Allez roule mimile.
Je ne te cache pas que dans la minute qui suit je plonge dans un sommeil profond. Ah ben oui attends, soit je conduis, soit je dors, pas de moyen terme. Plus tard quand c'est mon tour de prendre le volant, je dors encore dis donc, obligée de mettre Michael Jackson à fond pour assurer. À ma décharge, c'était soirée mescal la veille, retour de Mexique. Franchement les gens qui voyagent c'est fatiguant.
Non parce que moi non, cette année je voyage pas. Pas loin en tout cas, eu égard aux soucis de vie mortelle qui continuent encore et encore (non mais tu vas te décider à crever oui ou merde à la fin !?) (détends-toi, je rigole) (jaune), eu égard à ces soucis donc, je ne peux me permettre de partir au bout du monde, un retour anticipé étant toujours à prévoir (en plus je sais pas si t'as remarqué, les gens ont la sale manie de mourir quand je suis en vacances, ils veulent me faire culpabiliser ou quoi ?) (cependant il n'est pas faux de dire que s'offrir des vacances pendant que d'autres agonisent peu ou prou, c'est un droit mais ça empêche pas de se sentir un peu fautif) Donc vacances dans une de nos belles régions de France.
À l'arrière Bienvenue roupille ou biberonne (franchement ça sert à rien les bébés), sa mère (une amie) idem. À l'avant à la place du mort (faut pas exagérer non plus, je veux bien qu'on se sente fautif mais on allait quand même pas l'emmener, ça te plombe une ambiance en deux deux les gens malades), à la place du mort, un ami (mais pas père de Bienvenue), propriétaire de la voiture. Et puis Ada au volant qui chante à tue-tête ♫ Annie are you ok, so Annie are you ok, are you ok Annie ♫ Pour que tu te représentes mieux (je savais déjà que y a pas d'heure pour la musique, mais maintenant que j'ai découvert que 10 heures c'est pas mal, je te prie de croire que tu vas en souper) :