Il faut te dire aussi que le bled où on logeait, il apparaît pas sur la carte, même quand tu zoomes très gros, c'est un peu la jungle le truc, mais façon champs de tournesols tu vois. Ce qui fait que certains ont réussi à ne pas sortir de tout le séjour, préférant profiter de notre domaine vaste mais clos (sauf le soir où on est allé au resto gastronomique, ah là tout de suite c'est motivant), tandis que d'autres (dont j'étais) ne perdaient pas une occasion d'explorer la région, tels des aventuriers sans peur et sans reproche.
La première sortie je l'ai faite en solitaire, de bon matin (séquelles de chemins de fer perturbateurs de sommeil). Le village le plus proche, à savoir celui où tu trouves autre chose qu'une église (un ou deux commerces par exemple) (mais pas trois) et donc celui où tu peux te ravitailler, se trouvait à deux kilomètres. Une promenade de santé hein. Sauf que la côte elle était comme ça (ouais comme ça) alors autant te dire que jamais de la vie j'y suis allée en vélo.
Pourtant y avait des obstacles en la personne de chiens de garde, de bons gros molosses qui rendaient superflue toute pancarte informative sur leur degré de méchanceté. Pour ne jamais se trouver du côté où ça aboie, ça nécessitait des ruses de sioux. T'aurais dit une poivrote qui zigzaguait alors que pas du tout, j'évitais les pièges en faisant semblant que même pas peur.
Après y avait les vaches, et là tu te dis c'est tout cool une vache. Oui c'est tout paisible. Mais quand tu croises son regard bovin et placide, tu peux pas t'empêcher de penser : Eh ben ? c'est tout ce que je t'inspire ? Pas facile à admettre mais il faut bien s'y résoudre : la vache, c'est pas hyper narcissisant.
Suite à ce parcours digne du combattant, tu arrivais au village accueillie par une brochette de vieillards en attente de l'ouverture du PMU. Oui alors va savoir pourquoi le PMU il faisait sa feignasse. Par contre les vieillards ils étaient déjà bourrés.
Et puis tu redescendais (c'est l'avantage des côtes) les bras chargés de viennoiseries et de kilos de pain.
Sinon y avait les marchés comme activité de plein air. Un peu traître sur les bords quand même, vu que t'avais beau changer de villages, les stands et les marchands restaient les mêmes, ce qui fait qu'à force on se connaissait bien. Je te conseille fortement la courgette-trompette et la tomate coeur-de-boeuf qui essayent de se camoufler pour faire croire qu'elles sont pas trop comestibles mais en fait c'est une tuerie au sens propre : après tu peux plus manger de légumes sans goût (qui pourtant se ramassent à la pelle) et sachant que t'es censé en consommer au moins cinq par jour t'es mal barré.
Tu l'auras noté, on est sorti, certes, mais fallait que ça soit lié à la sainte triade du B dont je t'ai déjà causé. Là je t'ai fait, en partie, la bouffe. Le boire ben ça pouvait se faire aussi sur les marchés et je te prie de croire que la dégustation d'armagnac à 10 du mat, ça laisse des souvenirs indélébiles. Ou alors la soirée disco quand y avait la teuf au village, on y est allé entre filles et le patron du PMU voulait nous offrir un coup. Bon très franchement on n'a pas entendu beaucoup de disco. Mais on a dansé quand même parce que la bière était pas chère (si si y a un rapport).
Quant à la baise, elle a bien failli n'avoir jamais lieu. C'eût été dommage n'est-il pas ? Mais viens que je t'explique : le soir où je suis allée chercher monamour à la gare, en voiture, vers minuit-une heure (monamour a toujours le bon goût de faciliter les choses par un esprit pratique très développé, par exemple une arrivée au milieu de la nuit alors que je te rappelle qu'on avait acheté une caisse d'armagnac sur le dernier marché), tandis que je devisais gaiement avec la mère de Bienvenue (qui avait eu l'amabilité de m'accompagner dans ce périple pendant que d'autres prenaient un bain de minuit dans la piscine illuminée, tu vois l'esprit de solidarité), voilà ty pas qu'une biche me passe devant sans crier gare. Tu visualises le panneau ?
eh ben exactement pareil. J'en ai eu quelques palpitations. Heureusement nous avons, elle comme moi, évité la collision (moi en écrasant la pédale de frein, elle en continuant sur sa lancée comme si de rien n'était, même pas un remerciement pour lui avoir cédé le passage, ces animaux sont pas très urbains je trouve).
Mais attends c'est pas fini. La biche, qu'elle arrive sans crier gare, ça paraît plutôt normal. Par contre une ville dont les panneaux t'indiquent le centre, même pas ville, mais médical, tous les dix mètres, sans jamais te donner le moindre indice de l'emplacement approximatif de la gare, excuse-moi ça agace un peu. On a donc bien repéré le centre médical, pas de souci, pour le reste il a fallu consulter un plan municipal. Bon jusque là passe encore.
Mais quand tu te rends compte que la gare se trouve en fait dans la ville d'après mais qu'elle porte le nom de la ville d'avant...oui oui je t'assure, c'est un peu comme si tu étais à la gare de Marseille mais dans la ville de Toulon (toutes choses égales par ailleurs)...eh ben je te prie de croire que tu te demandes si tu fais pas un delirium tremens où les éléphants roses se travestiraient en biche.
2 commentaires:
Ada, c'est bien celle de 1900?
camarade anonyme < oui bon alors je sais bien que je viens d'avoir 85 ans mais de là à me faire naître en 1900 non hein quand même...
Film à voir donc. Et bien le bonjour chez vous camarade cultivé
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