jeudi 16 juillet 2009

Esprit de corps

Tu sais, le concours ? On est une petite trentaine à l'avoir réussi sur le territoire national. Et il se trouve que le tiers travaille dans mon établissement. C'est pas trop cool ? Non.

Mais si, c'est cool oh. Depuis les résultats d'admissibilité, qui nous ont rassemblé en formation à l'oral (où y en avait, c'est pas pour balancer, qui pleuraient ou vomissaient de stress, ça crée des liens) on s'envoie dix mails par jour.

Au début on était seize, on partageait les révisions : avez-vous vu que le site du ministère ne donne pas de détail sur la restructuration en cours de l'administration centrale, c'est quoi cette bande de nases ? Ouais, vu, mais c'est un élément à exploiter justement ; en parler à l'oral, c'est montrer qu'on a cherché l'information et posé un regard critique. Quelqu'un a un synonyme pour "nases" ? Disons une certaine opacité dans la communication. Eh braves gens, n'oubliez pas de consulter l'Officiel pour faire semblant d'avoir vu plein d'expos. Alerte alerte, le Monde fait un dossier sur la LRU, achetez-le. Funky hot hein.

Après le groupe de mails s'est restreint, on n'était plus que huit, on se congratulait chaleureusement avec des FÉLICITATIONS en objet et des BRAVO !!! dans le corps du message, on s'aimait d'un amour pur, on aimait la terre entière, on était les lauréats.

Puis on est passé aux entretiens pour choisir son affectation, c'était un peu plus chacun pour sa peau mais quand même : on faisait tourner les fiches de poste pas toujours faciles à obtenir, on débriefait sévère sur les rendez-vous obtenus (alerte rouge, ils veulent un informaticien, n'y allez pas), on se retrouvait à la cafèt pour élaborer des stratégies. Quand les avis d'affectation sont tombés, y en avait des contents (moi par exemple, qui ai eu mon premier choix), on se complimentait à nouveau d'amour pur.

Après toutes ces émotions, on est fixé sur son sort, on peut enfin se détendre. Et aller boire un coup. Ben oui. Ce soir donc. Au delà du fait que j'ai l'intuition que boire plus de deux bières suscitera un étonnement discret (je veux pas préjuger hein mais je commence à bien les connaître et j'ai pas encore repéré le ou la débauché(e) du groupe) (ah ben forcément c'est moi, cherche plus), va se poser la question de la colocation dans la province ousqu'on sera à l'école. Et là non. Ces gens fort sympathiques au demeurant ne seront que des collègues, pas des amis, je le sais, ce sont des choses qui ne s'expliquent pas.

Oui c'est beau cette solidarité, bien sûr. Mais dans esprit de corps, y a un peu trop d'esprit. Et moi tu vois je veux pouvoir me retrouver en bonne compagnie nue dans la cuisine si ça me chante. L'amour pur ça va deux minutes, faudrait voir à pas oublier le sexe.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

(question naïve) : s'ils sont sympathiques, pourquoi ne les emmènes-tu pas dans la cuisine (puisque visiblement pour toi c'est là que ça se passe ?) (en plus ça permettrait d'approfondir la question de la LRU sur laquelle, si je peux me permettre, tu a été un peu légère et on reste sur notre faim)