mercredi 6 mai 2009

♫ Les mots qu'on dit avec les yeux ♫ (oui mais tu louches chéri)

Après trois semaines de vie quasi monastique, j'étais bien contente que ce soit enfin l'heure de l'apéro. Sur la route, je devais être plutôt souriante quand un grand gars à capuche a manifesté son intérêt pour ma personne. Cela a décuplé ma bonne humeur,naturellement, mais je reste très déçue du point de vue de la forme.

Parce que bon, je veux bien que ça fasse une éternité que j'ai le nez dans les bouquins, les journaux et les rapports officiels (la France fonctionne sur des rapports, t'imagines pas à quel point...D'abord t'as un ministre qui se dit que tiens faudrait réfléchir au problème X. Alors il charge Untel d'écrire un rapport sur le sujet. Dans ce rapport Untel fait des propositions pour résoudre le problème X. Alors le ministre se dit que faudrait réfléchir à ces propositions. Du coup il charge Machin d'écrire un rapport sur la faisabilité des propositions d'Untel. Mais parfois, Untel dit juste que finalement le problème X n'est pas un problème, tout va bien merci. Et toi tu t'es tapé le rapport et t'as légèrement les boules mais c'est le jeu ma pauvre Lucette. Heureusement, rassure-toi, il arrive aussi que ces rapports se transforment en projet de loi, y a quand même une justice)...je veux bien, disais-je, m'être privée d'un peu tout ce qui fait le sel de la vie ces derniers temps, je veux bien que le simple fait de passer l'aspirateur, ou de descendre les poubelles me mettent en transe (enfin de la bonne vraie corvée pas intellectuelle), oui je veux bien, mais c'est pas une raison pour me draguer à la va comme je te pousse. Parce qu'à force ça déteint.

J'espérais quelque développement du genre : La réflexion que je m'apprête à vous faire ne s'inscrit dans aucune tradition. On chercherait en vain dans les rapports publiés antérieurement une référence similaire à celle que j'ai sous les yeux. Le groupe de travail Capuche a travaillé durant six mois et s'est réuni périodiquement à un rythme bi-hebdomadaire. Soucieux de l'intérêt général et au nom des principes communs qui fondent notre démocratie, en tant que rapporteur, je sollicite de votre bienveillance, mademoiselle, l'acceptation d'un hommage à votre aménité, je l'atteste par la présente.

Au lieu de quoi j'ai eu droit à : Vous êtes trop charmante, j'te jure.

4 commentaires:

djib a dit…

Ya pas à dire, l'homme à la tête du pays a une sacrée influence linguistique.

yelka a dit…

A la lecture de toutes ces données, il me vient une question à l'esprit ou à la bouche, comme bon te semble.
Crois-tu que Nabotléon aurait dragué Carlette avec la première phrase ou la deuxième ?
Parce qu'au vue de ses entrées fracassantes dont lui seul à le secret, ça me pose question.

Cela dit, ce jeune homme ne savait peut être pas qu'il avait à faire à une femme dont l'intelligence dépasse la taille du chef de l'état..

A moins qu'enlever la capuche aurait tout simplement pu aérer un peu le cervelet, et, peut être ça aurait pu suffire.

un anonyme très mystérieux a dit…

A titre personnel, je me félicite que tu sois charmante, ça va alimenter ma fantasmologie.

Ada a dit…

Djib < Défense et illustration de la langue française, on tient notre nouveau du Bellay.

Yelka < Je crois que c'est elle qui l'a dragué mais faut demander à Séguéla en fait.

Bob < Ce n'est que l'avis très subjectif d'un jeune homme à capuche, ne t'emballe pas.