Bon écoute si je vais pas à la ligne on s'en sortira pas. Ce matin donc j'ai pensé à quelqu'un à qui je pense jamais, le genre de personne dont tu te dis Ah oui c'est vrai qu'elle existe celle-ci et d'un seul coup, comme si j'avais trempé une tartine dégoulinante de confiture dans un chocolat fumant, tout s'est désencombray (je peux t'expliquer, à nouveau, mais après je te fais une bibliographie pour les vacances), et bim je te présente "La pute".
La pute, c'est son nom hein, pas sa profession, j'y suis pour rien, on m'a dit Elle c'est une pute, j'ai fait comme on m'a dit. Un petit chef. À l'époque où j'étais en relation hiérarchique avec elle, j'étais jeune, j'avais un boulot de merde (aujourd'hui t'imagines même pas comment j'ai évolué. Patronne du camping Ada, attends) mais j'avais une vie qui trépidait tu vois, comme d'hab, des hommes par milliers etc. Tandis que la pute, elle était déjà vieille et toute moche, et son mari aussi, en plus elle l'aimait plus, ça se voyait trop qu'elle en était au degré zéro de la vie. Et quand on en est là, on devient aigri, normal.
Bon moi au début elle m'aimait bien surtout qu'il y avait eu une grande grève et qu'on se retrouvait souvent au piquet, genre on est tous des frères en lutte tout ça tout ça. Ouais ouais. Juste elle gagnait trois fois plus que moi et y avait la lumière du jour dans son bureau, à elle. Et elle se la jouait condescendante, comme quoi elle était pas payée pour faire le sale boulot, contrairement à moi. Mais à part ça elle était solidaire. La pute.
Mon bureau du trente-sixième sous-sol, je le partageais avec un gars : délégué syndical à mi-temps, glandeur l'autre moitié (enfin si, il lisait la presse quand même). Bon. Il se trouve que le gars en question est tombé fou amoureux de moi. Un mec normal quoi. Jusqu'à ce que ça devienne relou de trouver des mots d'amour et de désespoir partout, on a réussi à bien s'entendre.
Un jour où j'étais seule, la pute débarque et commence à me reprocher un truc. Je te passe les détails mais sache que j'étais parfaitement innocente car je travaillais consciencieusement (non mais à l'époque j'avais un toxicomane à charge aussi, alors boulot de merde peut-être, mais boulot. Cosette m'a un peu copiée) (oh ça va détends-toi, je te rappelle juste à quel point ma vie trépide). D'habitude ces accès d'aigreur à la pute, ils me passaient largement au-dessus (bon sauf la fois où elle avait dit : oh là, moi je suis propriétaire mais jamais de la vie je louerai à des asiatiques, ça pue trop quand ils font à manger). Cette fois, j'étais mal lunée, j'en avais marre, va savoir, je me mets à gueuler plus fort qu'elle. Peu impressionnée par ma tentative de rebellion, elle renchérit c'te sale pute. Ben moi aussi, y a pas de raison. Je me disais même Dis donc Ada, de mémoire comme ça, il semble que tu n'aies jamais gueulé aussi fort. Mais ça me soulageait pas trop et ça la calmait même pas l'aut' vieille pute. Alors je suis passée au cran supérieur. J'ai été à deux doigts de la taper. Je t'assure. C'est à moi que ça a fait le plus peur mais comme elle était pas dans ma tête, elle pouvait pas deviner, elle s'est arrêté net.
5 commentaires:
Comme fin je m'attendais à "elle s'appelait Nicolas Sarkozy". Mais je suis nul pour deviner les fins, il faut dire
Je suis la mère de Yohan Lavigne et je lance un appel à ceux qui voudraient signer la pétition pour éclaircir la mort d’un jeune homme de vingt ans. Car l’on prétend un suicide par pendaison, alors que son corps ne porte que des traces de coups. Puis sur la soit disant lettre d’Adieu, il y a une autre écriture que celle de Yohan, certifié par analyse graphologique. Et l’on a voulu faire incinérer mon fils en usurpant mon identité. Je ne veux que la vérité et si vous voulez m’aider à l’obtenir grâce à une vraie enquête, ne serait ce que pour ne pas prendre le risque de laisser des assassins en liberté, alors signez la pétition qui se trouve en bas de page ou ce lien vous amène. Je voulais vous dire qu’il arrive rarement mais cela arrive, que le mail pour la confirmation de votre signature arrive dans votre boite de réception, mais dans votre courrier indésirable ou un nom similaire et vous pouvez confirmer sans souci. merci. helenebourt@hotmail.fr
La fouille dans le bureau, c'est pas mal ca :)
Elle est balèze celle là, bon en effet tu as bien fait de te retenir de la frapper quoique ca aurait pu être sympa, en la raccompagnant à la porte de ton bureau, tu posais une cuvette remplie d'eau (oui ca peut très bien trainer là par inadvertance)
Au moment où! Tadam, elle passe, hop elle met son pied dedans (c'est ballot) Toi par le plus malencontreux des hazards, tu fais tomber cette fichu lampe dont le fil est tailladé de partout dans la cuvette... Hop, te voilà tranquille.
Pour finir, tu peux refermer la porte, sur ces doigts, ca va de soit. :)
Et surtout avec le sourire, c'est important... ;)
quelle surprise! je pensais que t'avais arrêté en plus ce portrait au vitriol de la pute était un bel exercice bel été a toi ada ;-) que ta vie continue à trépider
Ah ben didonc, quand même...
Pourquoi des fois on se retient ?
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